mercredi 4 mars 2009

Pour les jeunes de 7 à 97 ans…! 2 Com(s) 20-01-2008 19:57:58


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Ces jours ci, les Bandes dessinées sont à l’honneur avec notamment l’organisation d’un évènement digne de ce nom. Il s’agit de l’exposition itinérante : "40 ans de BD tunisiennes" qui se poursuit jusqu’à la fin février et circulera dans multiples lieux culturels.

Eh oui après des années de déboires, les bédéistes organisent leur propre exposition au plus grand bonheur de tous les mordus des BD!

Et c’est pourquoi l’équipe de Mosaïque Show a invité 3 icônes du 9ème art en Tunisie: Lotfi Ben Sassi, Chedly Belkhamsa et Moncef El Kateb.

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Satyriques, ironiques et provocateurs comme tu les connais, nos invités nous ont parlé cette manifestation retraçant le parcours de ce genre d'expression artistique encore timide chez nous, mais aussi des horizons et de l’avenir de cet art en Tunisie…

De nombreuses issues seront d’actualité: Les jeunes tunisiens et les BD à l’heure du net et des jeux vidéo, les messages qui peuvent être véhiculés et enracinés à travers cet art…

Ecoute l'émission en intégralité... dans:

http://www.mosaiquefm.net/index/a/ActuDetail/Element/3596-Pour-les-jeunes-de-7-%C3%A0-97-ans%E2%80%A6.html


Journée mondiale du théâtre Gabès fête l’événement

Le prix de la scénographie décerné à Chedly Belkhamsa pour Le puits de la Troupe de la Ville de Tunis.

Dans le cadre des festivités marquant le 50e anniversaire de l’Indépendance, les fêtes de la Jeunesse et la Journée mondiale du théâtre, célébrée le 27 mars, les Cimenteries de Gabès ont fêté l’événement avec beaucoup d’éclat dans la ville du Sud, Gabès.

Entre autres festivités, il y a lieu de signaler la participation effective de la Troupe de la Ville de Tunis, placée sous la direction d’une icône du théâtre en Tunisie, Mouna Noureddine, avec une pièce pour enfants intitulée Le puits de Noureddine Bettaïeb, dans une mise en scène de Farhat Djedidi.

La pièce interprétée par Amor Zouiten, un des piliers de la troupe, Lamia Amri, Aïda Farah, Alya Hamdaoui et Naceur Akremi, s’est illustrée par un prix consistant et solide décerné à notre ami Chedly Belkhamsa qui participe à cette œuvre en tant que scénographe. A rappeler que la Troupe de la Ville de Tunis n’a pas traité, depuis voilà plus de trente ans, une pièce qui s’adresse aux petits.

Le puits et l’écosystème
Le puits vise à sensibiliser le public sur l’importance vitale de l’eau, cet élément naturel, dans la conservation de la vie et l’équilibre de l’écosystème. Cette richesse naturelle contribue à maintenir en vie la faune et la flore sur la terre.

Les péripéties de cette action courageuse se déroulent dans une ambiance décontractée, marquée par l’originalité, la bonne humeur et surtout l’aspect ludique de cette entreprise audacieuse. Une ambiance qui s’harmonise parfaitement avec les inclinations ou les tendances naturelles des petits.

Noureddine Bettaïeb, l’auteur de la pièce, avance que dans ce contexte, elle poursuit le projet ambitieux de rendre réceptifs les enfants à certaines valeurs essentielles, telles que la tolérance, l’amour du prochain et la beauté. Le puits est une pièce qui cherche à attirer l’attention de nos enfants sur la préservation de l’eau dans le prolongement et la continuation de la vie.

Farhat Djedidi, le metteur en scène, affirme que le théâtre représente un élément déterminant dans l’environnement conceptuel de l’enfant puisqu’il réunit toutes les expressions artistiques : théâtre, poésie, cinéma, musique, photographie, marionnettes et arts plastiques. Des expressions qui développent le sens de l’esthétique favorisant les énergies créatrices.

La Presse
40 ans de bande dessinée tunisienne
par le collectif de l'Association du livre de Tazarka
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40 ans de bande dessinée tunisienne par le collectif de l’Association du livre de Tazarka

Une mine d’or ludique et éducative

• Une association pétillante pour stimuler l’imaginaire grâce à la bande dessinée et éveiller ainsi les jeunes à une création artistique à la portée de tous.


La bande dessinée n’existe en Tunisie que depuis un peu plus de quarante ans.

Elle est un support qui répond à plusieurs exigences pédagogiques. Bien utilisée en classe, dans le cycle primaire, la BD peut se révéler une véritable mine d’or éducative, un excellent support didactique. Les albums et autres revues peuvent constituer des outils intéressants, que ce soit pour sensibiliser les jeunes à toutes sortes de discours (texte et dessin de Chedly Belkhamsa dans les éditions Kaous Kouzah) ou pour aborder une page de l’histoire (voir Hannibal, le défi de Carthage de Abdelaziz Belkhodja, éditions Apollonia).

La longueur d’avance dont jouit la BD, outre le fait qu’elle éveille les jeunes à la création artistique à la portée de tous, dans le goût des enfants par rapport aux autres genres littéraires, ainsi que la qualité reconnue des BD que les enfants préfèrent, pourraient faire de ce genre littéraire un outil pédagogique précieux.

Ce recueil qui fit figure de mémoire ou d’anthologie des œuvres produites par les bédéistes de Tunisie, nous le devons à l’initiative de l’Association du livre de Tazarka, présidée par Abou Saoud Messadi, figure héraldique de la BD en Tunisie, et Chedly Belkhamsa. Cette action, soutenue par le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, a pour ambition de présenter dans un format assez particulier, des planches de BD parues sur différents supports de presse enfantine et adulte depuis quarante ans. Elle a aussi pour but de rappeler qu’actuellement, avec plus de onze instituts des Beaux- Arts, qui parsèment le pays, il serait étonnant que parmi les centaines d’étudiants, il n’y ait pas de talents cachés.

Ce recueil ou nomenclature regroupe une quinzaine d’artistes dont Lotfi Ben Sassi de La Presse, Moncef Zariat et Hassanein Ben Amou de Irfane, Chedly Belkhamsa, Moncef El Kateb et Habib Bouhaouel de Kaous Kouzah, Slaheddine Triki, Seïfallah et Haythem Dargouth, Omar Bey de l’Association du livre de Tazarka. Les promoteurs de cet ouvrage retraçant l’histoire de la BD dans notre pays espèrent remuer l’eau qui dort et sortir des archives du passé pour que la BD retrouve son élan tout en étant convaincus qu’il faudrait certainement revoir la façon de travailler, d’écrire des scénarios mieux appropriés au contexte social et de trouver des éditeurs prêts à se lancer dans l’aventure bien payante, d’ailleurs, sponsorisée par des établissements publics ou privés avec lesquels la BD pourrait accompagner d’autres arts.

La petite histoire de la BD en Tunisie
En Tunisie, la BD n’a pas connu le même essor que la caricature ou l’illustration. Il faudra attendre l’année 1965 pour voir naître la première revue pour enfants : Irfane, suivie en 1968 par Chahloul, mensuel qui cessera de paraître après 17 numéros, Cosco, mort - né en octobre 1968, Anis, née en 1978, disparaît deux ans après. Elle sera relayée par Kaous Kouzah dont le parcours durera cinq années fastes. Elle sera la seule à pourvoir le marché de la BD en histoires complètes et épisodiques. Concurrencée à l’époque par des revues du Proche-Orient, elle a réussi à s’imposer dans le paysage médiatique tunisien, puis maghrébin. C’est précisément dans cette dynamique qu’a été organisé le premier Festival de la BD de la Médina en 1985 à l’initiative de Mongi Mejri qui fait autorité en la matière, puisque sa collection en BD compte 5.000 albums dans tous les genres qu’il continue par ailleurs à alimenter. Il a bien essayé de créer sa propre revue de BD en 1978, mais sans succès. Quelques années plus tard, il monte le premier Festival de BD à Dar Lasram. D’éminents éditeurs, dessinateurs, scénaristes et autres artistes locaux et étrangers se sont rencontrés pendant une semaine à l’occasion de ce salon, restant hélas sans lendemain.
Dans les années 1990, le 9e art vivait une embellie avec le lancement de plusieurs revues, Chaïma, Faracha, etc. Le retour de Irfane allait donner une nouvelle impulsion à un art en constante progression. Par ailleurs, la BD humoristique, grâce à l’apport de Lotfi Ben Sassi, continue de remporter tous les suffrages. Quant à Abdelaziz Belkhodja, il semble avoir trouvé la voie, en allant défricher l’histoire de Carthage et en se faisant accompagner d’excellents dessinateurs.


Il faudra attendre 1997 pour assister à la naissance du premier salon international de la BD de Tazarka, le seul qui se poursuit et qui a fêté son 11e anniversaire en 2007. L’Association du livre de Tazarka a participé activement en 2006 au Festival international de la BD d’Angoulême et l’été dernier à celui d’Alger où elle a glané plusieurs prix.

Cependant, et malgré toutes ces tentatives, la majorité des éditeurs tunisiens feint encore d’ignorer la BD, alors que la masse des lecteurs continue de la cantonner dans la littérature enfantine, exception faite d’une petite minorité qui persiste à voir en elle un médium attrayant, peu onéreux et présent partout et qui regorge de potentialités ludiques et pédagogiques pour l’instant peu exploitées.

Adel LATRECH

La BD de Chedly Belkhamsa au musée du Bardo

33 planches des réserves de La Presse, Arc-en-ciel, etc.

La Presse - Une première que cette exposition de Chedly Belkhamsa qui pastiche et caricature nos travers, et se permet d’épingler les clichés éculés qui n’ont plus cours aujourd’hui.

Une expo qui se situe entre passé et présent où l’artiste s’interroge sur le devenir de l’être humain en enrichissant ses dessins de propos humanitaires et écologiques.

Chedly Belkhamsa, caricaturiste intelligent, illustrateur brillant et bédéiste au talent confirmé n’a pas cessé de nous surprendre.

On savait déjà qu’il est un observateur lucide des changements intervenus au sein d’une société qui évolue trop vite, des travers de ses contemporains, que son coup de crayon est incisif et que son regard est des plus acérés, mais de là à deviner qu’il est capable de séduire les publics les plus divers...

Pour lire la suite de l’article : www.lapresse.tn

Hier encore j’avais 20 ans
Chedly Belkhamsa (dessinateur de presse)
Ils sont si bons ses «sandwichs» !
Son don et son métier consistent à tout tourner en dérision, y compris ses propres dessins qu’il qualifie de « sandwichs ».
Chedly Belkhamsa à qui nous devons entre autres les personnages de la famille « Labib » est l’un des rares et des plus connus dessinateurs de presse dans notre pays. Depuis presque quarante ans, ses caricatures et ses dessins animent les couvertures et les colonnes des publications tunisiennes, La Presse en particulier.
Entre notre journal et lui, c’est d’ailleurs une longue histoire. Et comment ! C’est là qu’il a passé une bonne partie de sa vie, travaillé avec treize de ses directeurs, gravi tous les échelons : de simple pigiste à rédacteur en chef artistique jusqu’à… sa retraite, l’année dernière. Mais cette histoire d’amour continue encore.
Mais, Chedly Bekhamsa ne se résume pas seulement à ça. Il est également bédéiste, maquettiste, affichiste, scénographe, cameraman, monteur et peintre. Bref, un artiste pluridisciplinaire. Qui dit mieux ? Cerise sur le gâteau, un homme sympathique…
Chedly Belkhamsa, 1971...
... et aujourd'hui

De toute évidence et quoi qu’on fasse, on ne peut pas forcer le destin. Soit on est artiste, soit on ne l’est pas. «Au plus loin où ma mémoire m’emmène, j’ai le vague souvenir que je dessinais», évoque notre invité. A nous demander s’il n’est pas né un crayon ou un bout de craie à la main. Dessiner est donc pour lui comme pour tout vrai artiste, un don inné, un don «esquissé» dans ses gènes. Mais Chedly Belkhamsa n’a pas laissé ce talent à l’état brut ; il l’a affiné, développé et raffiné. «J’apprends chaque jour de nouvelles choses. Je lis, je vois, j’entends en continu», dit-il. Et de renchérir : «Tu peux apprendre comment mieux aimer ce métier, mais pas comment l’aimer».

Un parcours original

A l’écouter parler de son parcours et de ses multiples activités, on se rend compte que la nouvelle génération d’artistes doit s’estimer heureuse. C’est que son statut n’est guère celui qui prévalait, il y a trois ou quatre décennies. La société traditionnelle était très réticente, voire intolérante quant à l’appartenance au domaine artistique. Le métier d’artiste n’était pas du tout bien vu, surtout qu’il ne garantissait pas un revenu fixe. «Artiste» avait une connotation péjorative et rimait donc souvent avec bohémien ou marginal. Si Chedly Belkhamsa en sait quelque chose. Il en a même bavé. En effet, ses parents refusaient catégoriquement qu’il passe le concours d’entrée à l’Ecole des beaux-arts de Tunis. Obstiné, il a dû y passer sept mois en cours libres, période pendant laquelle il a côtoyé étudiants et professeurs, noué des amitiés… Sa persévérance a donné ses fruits. Ses parents ont fini par accepter qu’il passât le concours, mais en exigeant qu’il étudie l’architecture. Pas question pour eux d’arts plastiques ! Alors? Et bien, soutenu par feu Habib Chebil, le jeune Chedly a intégré l’Ecole des beaux-arts sans passer d’épreuve, à la section arts plastiques… envers et contre tous. Il y passera deux ou trois ans.

Véritable bosseur, il a commencé, en cours de route, à travailler comme chef magasinier dans une grande usine de produits chimiques! A vrai dire, la rémunération était très alléchante : 90 dinars par mois alors qu’un ingénieur n’en touchait à l’époque, que 36. De plus, il a eu largement le temps de se consacrer à sa passion. Il a, en effet, transformé -presque secrètement- l’arrière boutique en un grand atelier dans lequel il s’adonnait au dessin, à la sculpture et à la gravure ! Et entre temps, il apprenait le métier de cameraman et de monteur au sein de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs.

Mais cinq ans après, il présenta sa démission, contre vents et marées et, encore une fois, en dépit de l’opposition de son entourage. Il avait vingt six ans. Il rejoindra aussitôt le ministère de l’Agriculture, au service de la vulgarisation agricole. Il y réalisera près de 400 films d’information et de sensibilisation sur pellicule noir et blanc, qui passaient chaque vendredi après midi sur la chaîne de la télévision nationale. Encore une fois, pendant cinq ans.

Sur la terrasse d’un café, tout a commencé…

Plasticien à l’origine, Chedly Belkhamsa, ne se savait pas ce don pour le dessin humoristique. Il y est venu au fur et à mesure, presque par hasard. Pendant la guerre d’octobre, le journaliste feu Mohamed Mahfoudh lui a demandé de faire une illustration sur le sujet pour La Presse. Le dessin, esquissé dans un café, plut et fut publié. Cela incitera le directeur du journal de l’époque, M. Amor Belkhiria, à engager notre invité comme pigiste, à…500 millimes le dessin !


Il mènera cette expérience à cheval avec son boulot au ministère de l’Agriculture, qu’il quittera quelque temps après.
Mais ce qui a surtout fait son succès dans notre journal et qui l’a fait connaître à un large public, c’est «Point de mire», une rubrique sociale dans laquelle il illustrait, chaque dimanche, pendant quinze ans (sur deux périodes), les textes de Abdelhamid Gmati.
Chedly Belkhamsa a vécu plus de 20 ans dans le noir et blanc, mais heureusement que sa vie a été toujours colorée par ses succès ! La couleur n’a commencé qu’à partir des années 80. «Entre nous, je préfère de loin le noir et blanc dans les dessins de presse. Il est plus viril, il garde l’intensité critique. La couleur les rend décoratifs et illustratifs, elle les atténue», confie-t-il.
Si Chedly se définit comme dessinateur, ou illustrateur de presse, et non comme caricaturiste. Pour lui, son rôle ne consiste pas à déformer les figures humaines, mais bien à critiquer les comportements. «Chacun a le visage que Dieu le lui a donné. Moi, je tourne en dérision les attitudes et les situations», explique-t-il.
Ce qui fait la valeur des dessins de presse de Belkhamsa, ce n’est pas seulement la qualité des traits ou la justesse de la finition, c’est également et surtout l’opinion personnelle qu’il apporte à l’article, indépendamment, mais pas en contradiction bien entendu, avec le texte que ses dessins accompagnent. «Je fais une synthèse du papier et j’ajoute mon grain de sel », résume-t-il. Le dessin devient alors un article à part entière, un article dans l’article. D’ailleurs, ses dessins ne comportent pas la plupart du temps de texte et ne se basent pas sur la blague ou le jeu de mots. L’idée transparaît tout simplement de l’image. Il ne suffit donc pas de savoir dessiner, il faut être à la page, connaître l’actualité et surtout, être au courant de tous les points de vue. Il est tout autant important de maîtriser l’alphabet du non dit de la société à laquelle l’artiste s’adresse.
Toujours à propos de son métier, Si Chedly nous confie avec son humour habituel : «Ce que je fais, c’est du tout de suite consommable…comme un sandwich» ! Drôle de définition !
Tel père, telle fille. Sara, la fille aînée de Chedly Belkhamsa, par ailleurs une ancienne de «Jeunes La Presse» (2001) a l’air de prendre la relève. Apparemment, elle s’est introduite dans le domaine par les coulisses intégrant, à la grande surprise de son papa, l’Ecole des beaux-arts. Aujourd’hui, elle est doctorante et assistante. Quant à la petite Mariem, elle a choisi un autre chemin, elle sera bientôt expert comptable. Entouré de ses deux prunelles et de sa compagne de toujours, Mme Leïla Belkhamsa, Si Chedly continue de nous créer des dessins extraordinaires.
Asma A.